Lycéennes trop curieuses

Au lycée, j’ai toujours adoré faire mille bêtises. Rien de grave ni de sérieux, plutôt des tours à mes copines. Je fais partie d’une génération où les « bêtises » étaient très limitées. Un soir à l’internat, nous avons décidé de nous adresser aux esprits. Des filles avaient entendu parler des verres qui parlent. Très sérieusement nous avons réuni un groupe de copines, nous avons éteint les lumières, posé un verre sur la table et nous avons invoqué les esprits. A notre façon mais en étant très sérieuses. Certaines rigolaient mais d’autres très impressionnables étaient tétanisées. J’étais la maîtresse de cérémonie.

Au bout d’un moment, j’ai posé une question. Le verre n’a pas bougé. On recommence, rien. Et l’idée m’est venue d’aider un peu le destin. Avec mon doigt, discrètement, j’ai un peu poussé le verre. Tout le monde retenait son souffle. Puis pour m’amuser, j’ai posé une question plus personnelle., connaissant forcément la réponse. Et là le verre a repris son indépendance. Il a répondu contre mon doigt. Il se déplaçait comme lui voulait se déplacer.

Et la réponse n’a pas été celle à laquelle je m’attendais mais elle était plus que vraie et vérifiable. Croyant faire peur aux autres, je me suis retrouvée prise à mon propre piège. Ce jour-là je me suis promis de ne plus jamais faire parler les verres ou les esprits ou quoi que ce soit.

Marc -Rennes