J’ai eu, il y a quelques mois, un grand malheur. Une grande peine dont on ne se remet pas facilement. Il m’arrivait de me mettre devant mon ordinateur, près de la fenêtre, et de pleurer. Incapable de travailler, je restais là des heures. Je pleurais et pleurais encore. Impossible de me concentrer. Un jour que j’essayais tant bien que mal de me mettre à écrire, au travers d’un rideau de larmes, j’ai entendu un petit « toc-toc » imperceptible. J’ai continué à écrire, me concentrant pour ignorer ce bruit irréel. Puis il a recommencé et recommencé. J’ai donc fini par renifler, m’essuyer les yeux et lever la tête.
En fait, le bruit était dû à un petit oiseau, une petite boule de plumes minuscule, qui tapait aux carreaux de ma fenêtre. Il voletait, me considérait puis « Toc toc » avec son petit bec. Et le manège recommençait inlassablement. J’ai fini par sourire, bien conscient de la chance que j’avais de voir ce petit être s’intéresser ainsi à moi. Mes larmes, sans que je m ‘en aperçoive, se sont séchées et je souriais à ce petit oiseau amical. Il est revenu, tous les jours, parfois plusieurs fois par jour, il revenait toquer à ma vitre jusqu’à ce que je me détende et le remercie d’un sourire.
C’est devenu mon ami, un complice au quotidien. Au fil des jours les larmes se sont taries ne laissant qu’une douce impression, parfois un peu triste, mais plus du tout larmoyante. Puis l’automne est arrivé et les premiers froids sont apparus. Les visites se sont espacées et il a fini par ne plus revenir. Il est probablement parti passer l’hiver sous d’autres cieux plus cléments. Je l’attends car je sais que le printemps reviendra et qu’alors mon ami sera là. La vie est ainsi faite, le printemps revient toujours après l’hiver, le soleil revient toujours après la pluie.
Alexandre – Pau
Histoire à la fois attendrissante et peu surprenante. Je suis également de Pau et ait un contact particulier avec la nature et plus particulièrement les oiseaux. Une fois un groupe de moineaux s’était posé sur un arbre. Au moment de m’approcher tous se sont envolés sauf un. Le seul qui était resté a attendu que je le photographie puis à siffler et est parti rejoindre ses collègues 🙂