Bricoleur

Mon métier n’est pas d’être bricoleur. J’aime faire des trucs pour le plaisir. Je bricole. Je cloue, je rabote, je restaure tout un tas de vieux trucs rien que pour le plaisir. Par utilité aussi parfois mais je préfère quand c’est pour rien, juste pour me faire plaisir. Et pourquoi pas ? Ma femme me fiche la paix, elle sait que je suis bien quand je suis dans mon atelier. Alors elle respecte. J’aime bien aussi réparer les vieux meubles. Il y a quelques mois, je préparais mon matériel pour refaire les portes d’une armoire qui avait été oubliée dans une grange et qui avait drôlement souffert. J’ai démonté les portes, je les ai posées à côté de mon établi et j’ai commencé à préparer les outils.

Pas facile le truc car elles étaient salement amochées. Je me demandais ce que j’allais utiliser pour ne pas faire de dégâts. Je me suis baissé pour attraper mon marteau. Et lorsque je me suis relevé des pointes sans tête étaient là, en tas sur ma planche. J’aurais jamais imaginé me servir de ça, j’étais bien sûr de ne pas les avoir touchées. Comment elles avaient bien pu se retrouver là ? Bon, je me suis dit que c’était pas mal comme idée. J’ai continué à farfouiller pour trouver des choses qui m’aideraient. Et je me retourne vers mes portes pour les mesurer, quand je regarde de nouveau l’établi, à côté des pointes sans têtes, je trouve mes gouges et de la colle à bois que j’avais d’ailleurs perdue.

Les affaires arrivaient sur la table sans que je n’y ai touché et j’avais besoin de toutes pour mener à bien mon travail. Voilà un truc bizarre… En fait, l’armoire, sans que je puisse comprendre comment ou pourquoi m’a donné toute seule les outils pour la restaurer. J’ai voulu le raconter à ma femme, elle m’a regardé d’un air bizarre et a haussé les épaules. Elle a cru que je me moquais d’elle. Moi, maintenant, j’ai des doutes. Peut-être que c’est moi qui avais posé ces machins sur mon établi, finalement ?

Jules – Saint-Etienne