J’ai une copine, elle avait une grand-mère très cool. Une grand-mère super sympa que tout le monde aurait adoré avoir dans sa famille. Elle souffrait du cœur et une nuit, la pauvre, elle a fait un infarctus et elle est morte dans l’ambulance qui la conduisait à l’hôpital. Elle n’a pas souffert ont dit les gens du SAMU. Elle est partie doucement. Par contre pour ceux qui sont restés, ça a été drôlement difficile. Ma copine est partie vivre à Paris, le reste de la famille a terriblement souffert. Le grand-père n’arrivait pas à réaliser ni à passer le cap. Il passait ses journées, prostré sur une chaise devant la maison. La nuit il ne dormait plus. Il se faisait tout un tas de reproches. Et une de ces nuits difficiles, il restait là, les yeux ouverts, il l’a vue.
Elle est venue lui rendre visite, elle se tenait debout, au pied du lit. Elle était venue lui dire au revoir. Elle lui a souri puis elle a disparu, comme un brouillard qui s’évapore. Le grand-père n’avait jamais cru aux revenants, ni aux fantômes. Mais ce jour-là il a compris que sa femme tant aimée était vraiment revenue le voir, lui laisser un message. Lui montrer qu’elle était partie mais qu’elle l’attendait. A partir de ce moment-là le grand-père d mon amie a changé.
Il a repris goût aux petites choses de la vie tout en ne se raccrochant pas. Il s’est laissé aller doucement à la vie en faisant le nécessaire mais pas plus. Il a vécu, jour après jour, attendant d’aller la rejoindre. C’est ce qui s’est produit quelques mois plus tard. Et ce matin-là, dans son lit, on l’a retrouvé mort, souriant et reposé. Il était reparti avec elle. Je pense bien souvent à eux, et cela me donne beaucoup de tendresse, de force et d’espoir. Une belle leçon de vie dans la mort.
Liliane – Chambéry